FICHE TECHNIQUE : ELEVAGE DE PORCS
L’élevage de porcs requiert les conseils ou l’assistance pratique d’un spécialiste. Mais certaines choses sont à connaître par toute personne désireuse de mettre en route cette activité
L’élevage porcin est une activité économique
rentable à condition de bien maîtriser un certain nombre de paramètres
notamment; le logement, la reproduction, l’alimentation, la santé et la gestion
technique et économique des animaux.
Chapitre 1 : Généralités sur
le porc et ses productions
1.1. Avantages de l’élevage porcin
Le porc est un monogastrique omnivore (mange tout)
qui transforme une gamme très variée des produits et sous-produits agricoles
non consommables par l’homme en produits
de meilleure qualité qui est la viande.
C’est un animal à croissance très rapide. Il suffit
de 6 à 7 mois pour amener un porcelet de 1,2 kg (naissance) à 90-100 kg.
C’est un animal très prolifique : 7 à 12
porcelets à la mise bas et avec 2 mise-bas/an, vous pouvez sevrer 14 à 18
porcelets par truie et par an.
Le porc est le seul animal domestique à présenter
un grand rendement en carcasse :
-
porc : 73-75%
-
volaille : (poulet de chair)
64-65%
-
mouton : 50-51%
-
chèvre : 44-45%
-
lapin : 48-50%
-
bœuf : 49-50%
Il ne demande pas un espace important pour
grandir : 5 à 6 m² par verrat (mâle) et 9 à 12m² par truie (femelle) avec
ses petits.
Il produit de la viande sans contribuer à la
détérioration des pâturages naturels et des cultures.
Il ne demande pas un capital important * pour
démarrer l’activité.
Il constitue pour le paysan une épargne importante
sur pied pour la résolution des problèmes sociaux : scolarité, mariage et
funérailles, etc…
Il contribue à la fertilisation du sol à travers
ses déjections. Un porc adulte peut produire 600-730 kg de fumure organique par
an.
Chapitre 2 : l’habitat des porcs
Le porc est un animal qui ne transpire pas et
supporte très mal les températures élevées, cependant le porcelet à la
naissance est très sensible au froid, d’où l’importance des types de bâtiments
à mettre en place en zones de climat
chaud.
2
.1. Choix du site
-
Choisir les zones où la
ventilation naturelle est efficace (sommet, versant, etc …),
-
Orienter les bâtiments suivant la
direction Est-Ouest,
-
Disposer d’un bon
approvisionnement en eau, à proximité.
2.2. Bâtiment
-
Les meilleurs bâtiments sont en
général à sol cimenté et largement ouverts sur les côtés. Ne jamais élever les
porcs sur un sol nu, à défaut du sol cimenté, un sol en planche sur pilotis est
nécessaire,
-
Les murs séparant les loges,
construits en bois durs, en parpaings, en brique de terre ou en bambous de
chine, doivent être à 1,30 m du sol,
-
Le sol doit être légèrement
incliné de manière à faciliter l’écoulement des eaux de nettoyage,
-
Chaque loge doit avoir une aire
de couchage et une aire d’exercice. La surface de couchage doit être couverte
en tôles, en paille ou en natte. La surface d’exercice non couverte doit être
assez large pour faciliter le déplacement et la défécation des animaux,
-
Prévoir un couloir de service de
1,5m de large avec un pédiluve à l’entrée et à la sortie de chaque bâtiment.
On distingue 4 types de loges dans une porcherie
1-
Les loges d’engraissement
permettent de regrouper les porcelets pour les nourrir jusqu’au poids
d’abattage. 5 à 10 porcelets/loge,
2-
Les loges d’attente saillie
permettent de regrouper les jeunes truies vides qui
attendent la saillie : 3 à 5 truies par loge,
3-
Les loges de maternité sont
des loges conçues
pour la mise-bas. Elles contiennent des barres de fer ou de bois fixées
au mur à 10-15 cm du sol pour protéger les porcelets contre l’écrasement de la
truie pendant l’allaitement.
Une petite loge peut être conçue dans la maternité
pour une distribution spéciale de l’aliment porcelet à partir de la deuxième
semaine,
4-
La loge de verrat doit se trouver
au milieu des loges des truies car, autant la vue et la proximité des truies
aiguisent l’appétit sexuel chez le mâle, autant la vue et la proximité des
mâles favorisent la venue régulière des chaleurs chez la femelle,
Ne jamais surcharger les loges afin de permettre
aux animaux d’adopter les positions avantageuses.
La mangeoire et l’abreuvoir ne doivent pas être
construits ni à côté ni dans la zone d’exercice.
Les bâtiments devront être largement ouverts sur
les côtés pour favoriser une bonne ventilation.
2.3.
Type d’élevage
Les bâtiments doivent être conçus en fonction des
activités à mener.
On distingue :
a.
L’élevage naisseur :
l’éleveur produit seulement les porcelets et les vend (beaucoup de
maternité) ;
b.
L’élevage engraisseur :
l’éleveur achète les porcelets et les amène au poids du marché (seulement les
loges d’engraissement) ;
c.
L’élevage
naisseur-engraisseur : l’éleveur produit ses porcelets, vend une partie
des porcelets et engraisse l’autre. C’est l’activité la plus pratiquée en
milieu paysan.
-
Système traditionnel : les
animaux se promènent dans la nature à
recherche de leur nourriture. Mauvais système, agent de transmission des
maladies.
-
Système semi-intensif : les
porcs sont élevés ici en enclos rudimentaire, la nourriture se compose des
déchets alimentaires, des plantes et des sous-produits. Le cheptel est un peu
important 1 à 5 animaux.
-
Système intensif :
production commerciale importante, le producteur achète les aliments répondant
à ses besoins spécifiques : taille 10 à 50 truies au moins.
-
Système intégré : élevage
porcin + pisciculture très intéressante en milieu paysan. Le lisier de porc
permet de fertiliser les viviers à poissons, cela favorise l’apparition des
algues consommées par les poissons.
Pour plus d’informations :
contacter la coordination nationale
chargée de la
production animale de l’ANADER au 21 35 46 99